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« Nous avons opté pour un déchaumeur original »

Le chef d'exploitation Michel Caffin (au milieu) et ses deux salariés, Jérôme Foreau (à droite) et Christophe Menestreau (à gauche), sont tous les trois convaincus par le déchaumeur à chaîne KSE de Fliegl.

Michel Caffin a choisi un déchaumeur à chaînes pour travailler son sol rapidement et en un passage. Il l’utilise également sur ses prairies et ses jachères.

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À la SCEA (1) de la Mare Malaise, située à La Falaise (Yvelines), une drôle de machine est venue compléter les outils de travail du sol déjà présents. Il s’agit d’un déchaumeur à chaînes Fliegl KSE.

« Je cherchais à étoffer mon portefeuille d’outils »

« Une partie des terres est affectée à la production de semences de base, explique Michel Caffin, le chef d’exploitation. Le cahier des charges lié à cet atelier m’impose un rendu aussi propre que possible de mes parcelles. Je cherchais à étoffer mon portefeuille d’outils, car l’objectif est de pouvoir travailler tout le temps et rapidement, en ayant un maximum d’efficacité. »

Il a ainsi réceptionné cette machine en octobre 2021. Cet outil semi-porté est muni de quatre chaînes recevant un disque sur chaque maillon. Ces chaînes sont montées en diamant. Leur tension est ajustable via un système de bras télescopiques, situé de part et d’autre du châssis de l’outil. Le sens des disques change entre le rangé avant et arrière, l’outil est donc en V.

Le modèle de Michel travaille sur 7 mètres de largeur. « J’ai investi dans un tracteur neuf car le poids de l’outil exigeait un système de freinage pneumatique et aucun de mes tracteurs n’en était équipé. D’après moi, 140 ch pourraient suffire mais compte tenu du gabarit de machine, j’ai opté pour un engin plus puissant. »

Travailler en planche

« La mise en route a été un peu compliquée car c’est une machine de présérie. Nous avons échangé plusieurs fois avec le constructeur pour qu’il effectue quelques modifications sur certains points de l’outil. La vitesse de travail préconisée se situe entre 10 et 18 km/h, mais nous travaillons à 12 km/h pour limiter les contraintes subies à haute vitesse », précise le chef d’exploitation.

Pour limiter au maximum les manœuvres, mais aussi conserver une vitesse de travail optimale le plus souvent possible, la machine déchaume en planche. Pour optimiser le tout, le tracteur est muni d’un autoguidage. « Je peux déchaumer 60 hectares en une journée quand la parcelle s’y prête bien », confie Christophe Menestreau, salarié sur la ferme.

Le plus compliqué reste les fourrières, Christophe commence par détourer la parcelle en faisant trois tours, deux dans un sens et un dans le sens inverse. L’exploitation possède également des parcelles caillouteuses mais ce n’est pas un problème pour cette machine. Si une pierre vient se coincer entre deux disques, la tension varie continuellement et la pierre sera donc relâchée aussitôt.

Bien régler l’outil

L’un des avantages de cet outil, ce sont ses possibilités de réglages. En effet, la tension des chaînes est ajustable hydrauliquement. « Selon le réglage, les disques travaillent de 1 à 10 cm de profondeur. Cela apporte beaucoup de polyvalence car il est possible de réaliser des faux-semis ou au contraire, déchausser des pivots de colza. Cette tension doit toujours être adéquate car si les chaînes sont trop détendues, cela provoque une usure prématurée des mailles de liaison des disques. À l’inverse, si elles sont trop tendues, le travail du sol sera moindre », décrit Jérôme Foreau, autre salarié sur la ferme.

La hauteur de travail est également ajustée via l’essieu central à commande hydraulique et avec les roues de jauges extérieures. Michel a également souhaité l’une des seules options proposées, des vérins axiaux qui viennent modifier l’angle des disques et donc leur agressivité. L’impératif avec cet outil, c’est de travailler à plat. Un boîtier installé en cabine pilote les différentes fonctions hydrauliques de la machine.

De multiples utilisations

« Avec cet outil, je déchaume directement derrière la moissonneuse, peu importe la culture. Par exemple dans du colza, que les tiges soient vertes ou sèches, tout est couché en un seul passage. Cette rapidité d’intervention me permet de conserver un maximum d’humidité pour aider à la dégradation des pailles. C’est aussi un outil idéal pour les faux-semis, apprécie Michel. Je m’en suis également servi pour reprendre un labour d’hiver. Même s’il n’avait pas gelé, la terre était suffisamment émiettée pour passer directement le combiné de semis. »

À la fin de septembre, la machine a pu s’affairer à enfouir des boues. « La réglementation nous impose de les enterrer sous 24 heures. Avec cet outil, nous arrivons sans problème à suivre les tonnes qui épandent à une densité de 14 t/ha. Cette année, j’ai pu détruire mon lin textile qui mesurait 50 cm et n’était pas récoltable. Je ne voulais pas passer avec un autre outil, car je craignais les bourrages et que les tiges de lin se prennent dans les paliers.

Sur l’exploitation, le déchaumeur à chaînes est aussi utilisé sur les jachères affichant parfois une végétation de 1 m de hauteur. « Les disques couchent l’herbe et s’enfoncent de 1 cm pour scarifier légèrement. Ainsi, la machine remplace un passage de broyeur. Nous avons aussi passé la KSE dans des prairies pleines de chardons. Ça les coupe au pied et avec un mois de sécheresse derrière, ils ne repartent pas », se félicite Christophe.

(1) Société civile d'exploitation agricole.

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